top of page

- CAMPUS URBAIN -

Durant les années soixante, on développe l’Université indépendamment de la ville, en renvoyant les étudiants en périphérie urbaine, ce qui a créé de grands campus excentrés et isolés. Le concept de campus urbain nait seulement au début des années 90. «C’est à cette époque en effet qu’il semble que l’on découvre au niveau local les atouts de l’enseignement supérieur, évoqués en terme de potentialités socio-économiques, politiques et culturelles» (Guidarni, 2004).

 

Le besoin urgent de restructurer et de réaménager les universités à cette époque a permis de considérer à la fois la réhabilitation sociale et économique des zones urbaines dégradées, afin de favoriser l’ouverture, l’échange et l’intégration. Les étudiants «posséderaient intrinsèquement un certain nombre d’attributs capable d’influer sur la dynamique spatiale, et pourraient ainsi raccommoder par leur présence un tissu socio-urbain fragilisé» (Guidarni, 2004).

csm_20161123_Campus-MIL_e3c6459665.jpg

Figure 1 : Plan volumétrique. Campus MIL. Université de Montréal.

PENSER CRÉER L’URBAIN

- Campus MIL de l’université de Montréal -

 

Le campus MIL de l’Université de Montréal est implanté sur le terrain vague de l’ancienne gare de triage d’Outremont, au croisement de quatre arrondissements et d’une ville : Outremont, Le Plateau-Mont-Royal, Rosemont Petite-Patrie, Villeray-St-Michel-Parc-Extension et la ville de Mont-Royal. « Le projet prévoit la construction de pavillons universitaires, d’un centre d’innovation, d’un secteur résidentiel aux abords, de parcs, de pistes cyclables et de liens piétonniers»  (Université de Montréal, 2018).

 

Considérant sa situation très centrale sur l’île de Montréal, le nouveau campus rencontre un enjeu d’intégration des populations locales aux espaces urbains dédiés aux savoirs. « Il s’agit donc de concevoir un campus dans la ville, autrement dit des savoirs intégrés à l’urbain, mais aussi une ville dans le campus, c’est-à-dire une socialité urbaine dans un espace du savoir» (Uhl, Bouratsis, 2017). Pour atteindre cet objectif de campus urbain intégré, on vise une  «abolition des frontières entre l’Université et la ville», une « multiplication des points de passage vers les quartiers environnants», et  une «interaction avec les organismes communautaires, les entreprises et les citoyens» (Université de Montréal, 2018).

 

Le lien entre le campus et la ville est donc essentiel selon le projet de Penser Créer l'Urbain. L’université étant en mouvement , la proximité entre l’université et la ville qui paraissait si contraignante pour l’expansion de l’université est aujourd’hui perçue comme un avantage: «elle permet à l’niversité d’être en vitrine de la ville, d’être facilement accessible en transports en commun et bien sûr de profiter des aménités et de l’animation de la ville» (Uhl, Bouratsis, 2017).

Passerelle Outremont_NFOEArchitectes.jpg

Figure 2 : Perspective du futur aménagement du Complexe des Sciences. Campus MIL. Université de Montréal.

5 principes fondateurs du projet :

​

1. Mixité sociale par l’espace

    Favoriser l’inclusion sociale

​

2. Mixité sociale par les projets

    Encourager l'entreprenariat social et économique

​

3. Partage des pratiques artistiques et culturelles

    Inclusion du campus dans son milieu

​

4. Concept de campus urbain intégré ouvert

    Campus dans la ville/ville dans le camps

​

5. Modes opératoires reproductibles

    Restituer un cadre méthodologique émergeant effectué et pensé in situ

​

(Uhl, Bouratsis, 2017)

​

​

​

​

​

​

​

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

​

​

​

​

​

​

​

​

La création d’un nouveau campus dans le milieu urbain a amené un enjeu pour la négociation des limites avec les quartiers existants qui s’est orientée vers « une vision politique globale et un espace de liberté individuel»(Uhl, Bouratsis, 2017). L’équipe propose de «dessiner un « campus Paysage » qui facilitera la communication à travers une trame végétale neutre où le projet sera considéré comme un grand parc, comme un espace de liberté permettant aux individus et à la ville de se l’approprier»(Uhl, Bouratsis, 2017). Dans cette optique, une meilleure intégration du campus à la ville implique de traiter les limites de façon à créer des espaces profitables autant pour les gens de la communauté que pour les étudiants. En plus de permettre une meilleure qualité urbaine, les espaces libres et verts répondent clairement au besoin d’appropriation. 

 

Étant envisagés comme des tiers-lieux, l’interface ente le campus et la ville a servi de terrain d’expérimentation pour comprendre les problématiques de gentrification engendrées par un campus urbain mal intégré. Ces expérimentations ont surtout permis de comprendre les bienfaits d’une interface ville-campus bien gérée. «Car les frontières peuvent être aussi comprises comme des seuils (Genette, 1987) qui accompagnent, définissent et singularisent les lieux en leur octroyant un « esprit » qui leur est propre (Forget, 2011)». (Uhl, Bouratsis, 2017). Pour transformer les limites en seuils, le campus MIL utilise la mixité à plusieurs échelles. En plus d’avoir une mixité à l’intérieur même du campus, celle-ci s’extériorise vers la ville avec l’implantation d’un «nouveau secteur résidentiel, quelques commerces de proximité, une grande place publique, des projets d’aménagements et d’art urbain» (Uhl, Bouratsis, 2017). Tel un véritable laboratoire d’innovation sociale, ce nouveau quartier sera animé par la collaboration de la Ville de Montréal, les arrondissements de ce nouveau campus ainsi que l’Université de Montréal.

​

Enfin , le projet s’est attardé sur trois objectifs principaux: 

 

1. Améliorer la mobilité active.

   « Une ville marchable, où l’automobile n’a plus la priorité, apporte des bénéfices pour la santé des personnes, pour l’économie locale et pour l’environnement» (Vivre en ville, 2014).

​

2. Optimiser les espaces ouverts.

    Profiter des nombreux espaces non construits afin de donner plus d’espaces publics et d’espaces verts aux gens du quartier.

 

3. Augmenter l’offre de logement abordables et communautaires ainsi que l’offre d’emploi.

​

(Uhl, Bouratsis, 2017)

outremont2016_2.jpg

Figure 3 : Plan d'ensemble. Campus MIL. Université de Montréal.

csm_20170306_MIL_complexe-sciences_5527c

Figure 4 : Perspective du futur aménagement du Complexe des Sciences. Campus MIL. Université de Montréal.

Rosie Cloutier

bottom of page