top of page

- MARCHABILITÉ -

La marchabilité est un concept permettant d’évaluer le potentiel piétonnier et la qualité de l’environnement, bâti ou paysager, en se basant sur plusieurs facteurs, autant objectifs que subjectifs, comme la sécurité, la fonctionnalité, l’attractivité et le confort, qui déterminent le degré de facilité à marcher dans un lieu donné. La marchabilité est également liée à la qualité de vie de l’individu de par l’aspect de santé qu’elle soulève, ainsi que par les bénéfices aux niveaux économique et environnemental. 

 

Afin de mesurer la marchabilité de façon plus concrète, un index a été élaboré par une compagnie américaine, Walk Score, afin de donner un degré de marchabilité allant de 0 à 100 pour un lieu donné. Cette compagnie ayant pour but de promouvoir des quartiers marchables a répertorié le degré de marchabilité de toutes adresses se situant au Canada, aux États-Unis ou en Australie. Voici l’indice de marchabilité de l’Université d’Ottawa en comparaison avec d’autres villes québécoises. 

walk score1.jpg

Université 

d’Ottawa

Vieux-

Québec

Montréal

Québec

Plusieurs concepts élaborés par différents auteurs font référence à la marchabilité dans les milieux urbains. Cependant, quelques concepts sont plus approfondis et plus souvent évoqués dans les différents écrits. 

 

Le TOD : Transit Oriented Development - Peter Calthorpe 

Le TOD est une forme de développement de collectivités urbaines basées sur l’implantation de réseaux de transports collectifs et actifs structurants ainsi que sur la protection de l’environnement comme précurseurs de la conception.  

 

Le POD : Pedestrian Oriented Development - Communauté Métropolitaine de Montréal 

Le POD est une adaptation du concept de TOD de Peter Calthorpe qui place la marche comme principal moyen de transport actif en privilégiant les déplacements non-motorisés avec un réseau piétonnier misant sur la continuité et la connectivité. 

 

La perméabilité - Ian Bentley 

La perméabilité est la capacité d’un environnement urbain à offrir des choix de parcours au travers du tissu urbain. C’est une qualité qui s’obtient de par les alternatives de connexions au sein d’un même tissu. 

 

Les 10 étapes de la marchabilité - Jeff Speck 

Les 10 étapes de la marchabilité selon Jeff Speck forment un guide démontrant comment rendre une ville marchable en se basant sur quatre grands thèmes : la marche utile, la marche sécuritaire, la marche confortable et la marche intéressante. 

 

Avec l’élaboration du nouveau plan directeur de l’Université d’Ottawa, Urban Strategies cherche à consolider la marchabilité du campus au travers de trois lignes directrices du projet.

niep.jpg

Piétonisation

​

Vouloir augmenter l’indice de marchabilité au sein d’un campus universitaire signifie également consolider et requalifier le réseau piéton existant. Pour ce faire, certaines caractéristiques sont de mises pour l’obtention d’un campus piéton, soit de mettre en oeuvre une trame perméable continue, d’offrir un environnement sécuritaire ainsi que de mettre en place des espaces dynamiques de qualité. 

tableau 1 .jpg
carte.piéton.avantai.jpg
legende_piéton1.jpg

Figure 1 : Trame viaire existante. Par l'auteur.

carte.piéton.apres.jpg
legende_piéton1.jpg

Figure 2 : Trame viaire proposée. Par l'auteur.

Présentement, les étudiants et membres du personnel de l’Université d’Ottawa font recours à plusieurs modes de transports différents afin de se rendre aux abords du campus. Cependant, une fois à l’intérieur, le principal moyen de transport utilisé est la marche, qui s’oriente autour de plusieurs réseaux de tunnels, ponts et sentiers qui relient les différents attracteurs des lieux. Malgré tout, le campus n’est actuellement ni perçu comme sécuritaire ni invitant pour les piétons en raison du nombre de stationnements de surfaces et de rues traversant le site et créant un fort niveau de congestion routière. C’est pourquoi les usagers optent principalement pour les ponts et tunnels piétons. L’inconvénient de l’utilisation de ces réseaux est la forte dispersion des individus et donc un important manque d’animation de l’espace public, rendant la marche encore moins agréable. 

 

Selon le plan directeur soumis par Urban Strategies, un des moyens utilisés afin d’accroître le taux de marchabilité du campus est la création d’un noyau intra campus entièrement piéton et cyclable. Pour s’y faire, le plan propose le redéveloppement de la grille urbaine actuelle afin de rendre le tissu plus perméable ainsi que plus sécuritaire. Une évaluation méticuleuse du potentiel de démolition et de requalification des bâtiments du campus a permis de nouvelles opportunités de construction et de reconfiguration d’ilots de grande taille en ilots moins imposants. Ainsi donc, la grille viaire existante se complémente de nouvelles voies d’accès automobiles est-ouest qui desservent la partie est du campus, à partir de l’Avenue King Edward. Avec ces nouvelles voies d’accès et l’amélioration de la circulation qui en découle ainsi que par l’ajout de la nouvelle ligne de train léger sur rail (TLR) qui dessert le côté ouest de l’Université, il est possible de créer le noyau interne complètement dénué de voies automobiles. 

 

Ce nouveau réseau vise à rejoindre le réseau piétonnier hors campus ainsi que tous les nouveaux espaces extérieurs du site en lien avec la trame piétonne existante afin de renforcer les liens entre les différents attracteurs et de miser sur un campus interconnecté. Des corridors intérieurs seront également créés entre de nouvelles façades afin d’animer l’espace par la diversité fonctionnelle. Ces mêmes passages permettront également de regrouper le flux piéton dans ces endroits et non dans les tunnels et ponts aériens, ce qui permettra de raviver la vie sur le campus. 

Capture d’écran 2018-12-09 à 23.27.37.jp

Figure 3 : Réseau actuel. Université d'Ottawa Master Plan.

Capture d’écran 2018-12-09 à 23.27.32.jp

Figure 4 : Réseau envisagé. Université d'Ottawa Master Plan.

Transport en commmun

Afin qu’un réseau de transport en commun fonctionne et pour être en mesure d’implanter un nouveau réseau transport structurant, il faut s’assurer que l’emplacement choisi soit propice au bon fonctionnement du réseau. En effet, afin de soutenir le nouveau réseau de train léger sur rail (TLR), le campus doit faire preuve de mixité des usages, d’une densité adéquate au abords des stations de TLR et doit bien se connecter avec le réseau de transport existant. 

tableau 2.jpg
carte.transport.zoom.jpg
legende transport1.jpg

Figure 5 : Réseau de transport en commun traversant le campus. Par l'auteur.

Ottawa est reconnue pour être une ville très bien desservie en transport en commun, surtout au niveau du campus universitaire. En effet, il y a actuellement 83% des gens qui se déplacent vers l’Université d’Ottawa qui n’utilisent pas la voiture. De plus, la compagnie Walk Score mentionnée précédemment ne permet pas simplement de calculer l’indice de marchabilité d’un lieu, mais également son indice de transit. Le graphique ci-dessous démontre donc que l’Université d’Ottawa possède un indice de transit supérieur à la moyenne, ce qui vient appuyer les propos ci-haut. 

transit score1.jpg

Québec

Montréal

Vieux-

Québec

Université 

d’Ottawa

Malgré ce niveau élevé d’utilisation du transport en commun, l’Université aimerait voir le pourcentage d’utilisateurs de voiture diminuer considérablement afin d’atteindre un objectif de durabilité. L’implantation d’une nouvelle ligne de train léger sur rail (TLR) est un bon pas vers cet objectif étant donné que son trajet vient compléter celui des réseaux de transport en commun existants. Cette nouvelle offre va permettre de décongestionner les réseaux actuels permettant ainsi un transit plus rapide. Il est également important de noter que la nouvelle trame piétonne intra-campus ainsi que la consolidation du réseau cyclable incitera davantage les usagers à emprunter le transport en commun à disposition. 

Figures 6 et 7 : Propositions pour les stations de TLR Lees et Station Campus. Université d'Ottawa Master Plan.

Figure 6 : Propositions pour les stations de TLR Lees et Station Campus. Université d'Ottawa Master Plan.

Capture d’écran 2018-12-07 à 17.03.23.jp
Capture d’écran 2018-12-09 à 23.19.01.pn

Trame verte 

Les espaces verts jouent un rôle magistral dans l’identité et l’expérience d’un campus universitaire. À cet effet, afin d’optimiser le réseau d’espaces verts existant, l’Université d’Ottawa a comme objectif de créer une ceinture verte, longeant et traversant le campus, afin d’améliorer la qualité des espaces publics et des voies publiques. Le verdissement des voies et des espaces publics ainsi que la création d’un réseau vert continu sont les étapes à atteindre pour la conception de la nouvelle trame verte. 

tableau 3.jpg
carte.trame.verte.jpg
legende trame verte1.jpg

Figure 8 : Ceinture verte du campus. Par l'auteur.

Malgré la proximité de l’Université aux plans d’eau, le Canal Rideau et la Rivière Rideau, le campus manque considérablement d’espaces verts. L’Université d’Ottawa exprime le besoin de répondre à ce manque d’espaces publics extérieurs afin d’offrir aux étudiants la possibilité de se regrouper, de se détendre et de se divertir dans des espaces extérieurs convenables. Avec la démolition de plusieurs bâtiments existants et la création de nouvelles rues, l’Université y voit l’occasion de réinventer l’espace public. 

 

Pour y parvenir, Urban Strategies propose le réaménagement d’anciennes utilités urbaines, comme les stationnements de surface, les tunnels et les passages aériens, en espaces publics et paysagers. Un exemple de stationnement converti en espace extérieur est le Lot X, qui se transforme en grande place publique nommée le Carré Universitaire qui deviendrait un espace emblématique pour l’Université. De plus, de nouveaux espaces verts seront aménagés dans tous les districts qui composent l’Université d’Ottawa. Une ceinture verte vise à connecter ces nouveaux espaces aux espaces existants par la revitalisation et le verdissement des rues puis des sentiers piétons traversant le campus. Cette même trame connectera le campus aux plans d’eau par la continuité des espaces verts, mais aussi par les percées visuelles donnant sur le Canal Rideau. Tous ces espaces seront agrémentés de mobilier urbain, de signalisation et d’éclairage afin de rendre l’espace animé ainsi que de rendre une meilleure intelligibilité du campus. Enfin, plusieurs systèmes écologiques seront intégrés à cette nouvelle trame verte, de façon à soutenir le désir de l’Université d'Ottawa de s’orienter vers le développement durable. 

Figure 9 : Lot X actuel. Université d'Ottawa Master Plan.

Capture d’écran 2018-12-09 à 23.08.06.jp
Capture d’écran 2018-12-09 à 23.12.16.jp

Figure 4 : Requalification du Lot X en Carré Universitaire. Université d'Ottawa Master Plan.

Léa Plante

bottom of page